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25.Oct
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.Dijon//Saiten 9

Le week-end des 12 et 13 octobre avait lieu à Dijon la 9e édition de .Dijon//Saiten. L'occasion pour moi de me rendre pour la première fois dans cette convention dont j'ai tant entendu les mérites.

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05.Jui
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Compte-rendu Epitanime 2012

Le week-end du 25 au 27 mai 2012, l'école épita / épitech a accueilli la fameuse convention Epitanime. Cet événement pré Japan Expo organisé par les Étudiants de l'Epita est connu pour son côté intimiste et son ultra spécification. En effet, cette fête autour des divertissements japonais que l'on a tradition d'appeler culture otaku va regrouper les fans très pointus du genre.

epitanime-20-mai-2012

Si au démarrage tout comme le terme geek, l'appellation d'otaku surtout au Japon est très péjorative, les mentalités commencent quelque peu à changer (très légèrement je vous rassure...), et ses membres pour certains le revendiquent et en font une fierté. C'est avant tout une passion et non une tare. Et c'est en ce lieu que les connaisseurs vont partager sous différentes formes leur amour pour cette partie relativement modeste de tout ce que peut offrir le Japon. Clairement, la profondeur des connaissances sera mise à rude épreuve et le tout public peut se trouver relativement abandonné sur un chemin très étriqué (c'est fou ce que je connais comme mot avec des lettres dedans, notez ici qu'il comporte le son é...)

Maintenant que nous savons que nous ne sommes pas à Japan Expo (SEFA) même si l'événement est en partie naît ici, posons-nous la question: que trouvons- nous donc de si différent d'ailleurs et quels ont été les changements de cette année ?

L'Anniversaire de la majorité

En effet, avant toute chose, précisons que pour la 20ème édition, la convention avait comme invité d'honneur Ryushiki07.

Il est l'auteur entre autres d' « Higurashi no naku koro ni » (connu en France sous les noms « Hinamizawa, le village maudit » et « Le sanglot des cigales »), son oeuvre phare, puis « Umineko no naku koro ni », et « Higanbana no saku yoru ni ».

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Premièrement, cet événement dur grosso modo 2 jours et deux nuits, ce qui revient à résumer que si Japan Expo est Pékin Express, Epitanime c'est KoH Lanta les moustiques et les odeurs en moins.

Les locaux qui se trouvent au sud de paris (Pôle Technologique IONIS - 14-16, rue voltaire -94275 Kremlin-Bicêtre) vont accueillir les visiteurs à leur manière. Vous n'allez-vous retrouver dans un grand hangar loin de tout. Plusieurs bâtiments de l'école vont être utilisés comme des salles de cours, des amphis et même un sous-sol. De plus une cour permet aussi d'exposer en plein air des étals. D'ailleurs cet aspect modulaire de ses locaux et cette transition dedans dehors est vraiment vivifiante pour les personnes trop claustrophobes.

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De plus comme vous êtes dans un établissement à visée pédagogique qui accueille donc une palanquée de personnes, distributeurs de boissons et nourriture à prix raisonnables et des toilettes qui se font aussi rares dans les événements du Japan Entertainment que les tennismen et women en deuxième semaine de Roland Garros (dommage Tsonga) seront de la partie. Nos vessies disent merci !

C'est aussi une première occasion de retrouver des cosplays de qualité et qui n'est pas forcément que l'apanage de Japan Expo. Les costumes sentent le vrai, le cousu main (à la patte... bien n'allait pas imaginer autre chose), loin des versions Kiabi et Ikea que l'on peut voir fleurir ces derniers temps.

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Enfin, très réputés les fameux karaokés d'anime japonais avec le logiciel développé par les étudiants eux-mêmes ! C'est un peu un de leur savoir-faire, la programmation. Et on sent d'ailleurs que c'est de la R&D à la française...

Après ce rapide tour de piste aux étoiles (je suis bien en forme moi, un vrai pénible !), voyons les changements apportés cette année.

Le changement, c'est maintenant

Je ne m'étalerai guère sur les problèmes récemment rencontrés par l'Epitanime que cela soit financiers ou encore les débordements de la dernière nocturne qui ont mis fin à ces dernières.

Pour faire court, cette année s'annonçait difficile. Il fallait tout d'abord trouver un moyen d'entraîner la fête jusqu'au bout de la nuit sans éveiller les démons, enfin vous voyez l'image... Hein Émile...

Le choix s'est donc porté sur une téléportation de la scène centrale dans le sous-sol afin de limiter le bruit et d'éviter les avaries. Il faut dire que la scène est issue de la Capsule Corp. Il a fait un magnifique soleil durant trois jours en dépit des karaokés !

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Seul problème, le son qui est venu baver dans nos étagères. Impossible de contrôler les ondes sinusoïdales de l'anachorète, hypochondriaque (destituée et vice et versa...) dans cet emplacement. Très difficile donc en tant que public de comprendre ce qu'il se disait ou les musiques diffusées lors des blind tests. On se serait cru à la messe du dimanche où la seule chose que l'on comprenne c'est qu'il faille donner ses sous à la paroisse.

Au bal, au bal masqué, oh hey, oh hey

Pour autant ces problèmes acoustiques n'ont pas trop entaché les différents cosplays. Il manquait quelque chose notamment à ceux qui se sont déroulés en journée. C'était mou du bout comme on dit dans le Bas-Rhin...

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Le niveau était sympathique mais la sauce ne prenait pas et je ne vous éclabousserais pas d'un jus de mots. Alors que celui que j'ai pu voir le samedi soir était vraiment plus rythmé ! Un bon point donc ! Il faut dire aussi que pour tous ceux qui ne connaîtraient pas les cosplays Epitanime, c'est la non-rationalisation du défilé qui en fait tout le charme. Ici vous avez des passages non chronométrés et irréguliers avec un temps où les cosplayeurs peuvent poser et cela donne un résultat plus vivant même s'il est vrai que cela pourrait influencer le jury cet histoire de temps non équivalents.

Cette année, les quelques boutiques ont été reléguées dans les bâtiments, on pouvait noter la présence entre autres de Manga Distribution ou encore comme représentant des éditeurs manga Taifu/Ototo. Tout cela pour quoi ? Pour avoir une cour entièrement dédiée aux fanzines et aux productions d'amateurs! Un choix qui colle mieux à l'esprit Epitanime.

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Je vis des hauts

L'espace jeu vidéo occupait tout un étage, ce qui a eu pour effet de le rendre particulièrement respirable (c'était climatisé !) et abordable. On pouvait trouver un espace MO5 avec des consoles d'époque. Mais d'autres supports plus récents étaient eux aussi de la partie. Un Bomberman jouable jusqu'à 10 joueurs simultanés a engendré des parties endiablées. On pouvait aussi faire switcher sa console Super Nintendo gratuitement !

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Des tournois de jeux vidéo étaient organisés que cela soit de la baston (Super Smash Bross Brawl, SF 3.3, Melty Blood, Bomberman).

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En outre, l'event accueillait un stand Shmup.com (un site dédié aux shoot'em up, vous savez les jeux avec des petits vaisseaux qui tirent) avec de nombreuses bornes d'arcade et des PCB dignes de ce nom voire rares mais aussi des superplays ou descent plays du collectif Touindin (DamDam et A-M) mais aussi des membres de shmup.com. Il y en avait pour tous les goûts du speedrun d'Occarina of Time bouclé en moins de 30 minutes, du Mushihime-sama arrange, matsuri 1.5 ou du Futari Black Label Original, du ESP.Galuda II ou encore du Super Castlevania IV et du Zelda 1 sur Famicom. De quoi en prendre plein les yeux et vivre une émission de Super Play de NoLife en live.

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Mais la lecture n'était pas en reste, puisque tout près siégeait le stand des éditions Pix'n Love avec tous leurs ouvrages de l'histoire de Nintendo à la biographie de Gunpei Yokoi mais aussi leur mooks les plus récents comme le collector Sonic ou la bible Amiga.

Je t'appartiens

Bien sûr vous pouviez aussi participer à de nombreuses activités allant de quizz à des ateliers de dessins. Toutefois, je manque d'encre à ma plume et je n'aurais que quelques gouttes pour vous dire que même si certains ont trouvé la convention beaucoup moins bondée, des petites imperfections ici et là, cette édition était fort sympathique et le soleil très présent durant tout le week-end n'a rien gâché.

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Sephyross By Sephyross
Sephyross
16.Fév
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Compte-rendu du 39e festival international de la BD d'Angoulême

En dépit du mauvais temps, contre vents et marées, et je pourrais aussi citer la neige ; la ville d'Angoulême accueillait son festival international annuel du 26 au 29 janvier 2012.

Voici mes impressions sous forme d'un phylactère, non pas que j'aie coincé la bulle, mais en partie dû au fait de mon fugace passage, d'une après-midi dans ce festival.

affiche

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Voyage, voyage...

Alors oui, Angoulême c'est un peu perdu dans la France (je ne dirais pas profonde, nous ne sommes pas non plus au 13H de Jean-Pierre Pernaut). Il faut bien avouer que si l'on devait la situer sur une carte, il n'y aurait peut-être pas beaucoup de vainqueur du dictionnaire des maladies vénériennes (oui, c'est le lot que l'on peut obtenir quand on participe à Question pour un champion, merci le service public de nos impôts, un peu de populisme cela ne fait point de mal). D'un point de vue géographique, cette bourgade de quelques 40 mille habitants est entourée par Cognac à l'Ouest, Limoges à l'Est ou encore Périgueux au Sud pour les plus connaisseurs. Accessible par voies ferroviaires et en voiture pour peu qu'on aime les départementales et les nationales sous la forme de voie express, la ville d'Angoulême, préfecture du département de la Charente, dans la région Poitou-Charentes, compte environ 42 000 habitants.

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Game of Thrones

Et il faut le dire, c'est toute la ville qui va revêtir ses habits de fête afin d'accueillir le festival international de la BD. Et c'est réellement ce qui fait tout son charme.

Malgré la modestie de cette ville en termes démographiques, Angoulême, bâtie sur un plateau pour sa partie la plus éculée, a conservé les traces de son histoire. Le plus remarquable reste les remparts maintes fois détruits et reconstruits, aujourd'hui classés comme monument historique autour desquels les habitations et diverses constructions fleurissent.

Alors que, du haut de ces remparts surplombant les lieux, vous vous attendez à voir surgir le roi et sa cour protégés par sa garde, le seul envahisseur notoire obligeant à croiser le fer serait la BD qui de ses traits ensorceleurs a envahi le chef-lieu sans heurt.

Et pourtant, point d'esprit belliqueux n'a eu à chevaucher de monture, tant la prise du siège fut amicale.

Oyez, oyez, braves gens.

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Sans joute, la cathédrale a su ouvrir ses portes à une religion où Dieux et Hommes peuvent coexister, voire même s'affronter, mais toujours en termes de traits et revêtus de leur armures illustrées d'onomatopées.

Je l'ai dit, les lieux se sont emparés des divinités, rendant les hôtes songeurs à ainsi naviguer. Oui, car long sera le chemin pour parcourir les allées mais point de pénitence ne sera céans attribuée. Et la particularité de ce festival réside dans une ville qui se met toute entière au service de l'événement.

Rien ne sera épargné, des ouvriers aux fabricants, la BD habillera tout, du va-nu-pied aux tyrans...

Hisse et ho, Santiano !

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Pour les néophytes du festival, cela veut dire crapahuter de long en large dans toute la ville. En effet, certains lieux comme le théâtre seront utilisés tels quels afin d'accueillir par exemple des projections.

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Mais pour la plupart, vous aurez droit à des constructions de fortune. Ainsi différents chapiteaux seront dressés, pointe au vent, dans l'objectif de recevoir éditeurs, thématiques (Europe, Taïwan, etc). Si l'on trouve plutôt classe le fait d'être reçu dans la cathédrale ou encore dans le musée de la BD ; pour les chapiteaux notamment celui des éditeurs avec entre autres, Delcourt, Casterman, Dargaud, Glénat, Soleil, Ankama... Il en est différemment... C'est l'aventure ! Prends la mer moussaillon ! (Je dois dire qu'il a plu le jour où j'y étais...)

Pourquoi ? Tout simplement, parce ce que ce type de constructions de fortune imposent des contraintes réelles de sécurité. Outre les habituels vigiles (Salut, SECU !) s'occupant des entrées avec plus moins de fluidité tant les files d'attente sont légion, les pompiers ont eux aussi fort à faire. Ces infrastructures demandent toute la vigilance des professionnels, tant une indigestion de visiteurs serait nuisible. Toute constipation, autrement dit plus d'entrées que de sorties, est proscrite. Et concrètement, cela va signifier pour vous attendre et affronter la marée humaine.

Emporté par la foule !

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En dépit des conditions climatiques en demi-teinte (en plus du froid nous avions droit à une symbiose avec les ondées), les chiffres de fréquentation ont battu des records et ce n'est pas moins de 215 000 visiteurs qui auraient arpenté les rues de la ville en 2012. Bonne nouvelle pour cette culture populaire (à peine péjorative comme expression) du divertissement qui s'en sort tout de même mieux en termes de reconnaissance et de notoriété que les jeux vidéo...

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On aime baigner dans les bulles, c'est Monsavon qui s'en réjouit ! Et ma peau n'en est que plus douce...

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Le Manga : "Le mal aimé, je suis le mal aimé [...]"

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Avant de conclure (oui je fais court cette fois-ci) tel le Jean-Claude Dusse du reporting, je m'en vais (vous êtes contents, pas vrai ?) vous conter une petite chose que j'ai notée. Un espace était réservé et explicitement intitulé : Espace Mangasie & Comics. Vous notez très certainement que les comics apparaissent en deuxième. Logiquement, cela conduit à imaginer qu'il y aura soit un espace manga plus grand soit deux espaces de même grandeur. Les faits sont éloignés des mots. Dès l'entrée vous êtes pris à la gorge par des stands clairement dédiés aux comics et ce n'est qu'un peu plus loin que vous voyez enfin quelque chose qui vous rappelle qu'il y a du manga : l'invité d'Akama, Atsushi Kaneko, le dessinateur de Soil et de Bambi, le stand Kurokawa et une scène accueillant des quizz et des jeux d'hiver divers... Vous vous demandez peut-être : mais et Glénat alors ? C'est simple, sur leur stand (comprenez dans l'espace éditeur avec Dargaud, Casterman...) dans un coin ils avaient mis leurs gros titres en avant : One Pièce, Dragon Ball Perfect Édition, Berserk...

Vous comprendrez aisément qu'avec ces manières de faire, on voit que certains ne sont pas les bienvenus. La BD ferait-elle une indigestion de manga ?

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Le mot de la fin

Je dois dire que ce festival possède un charme sans pareil. Plus intimiste avec le cadre sympathique et détonnant d'une ville qui rend les armes le temps de quelques heures aux BD sans rougir d'en devenir son serviteur le plus dévoué. Immergeant, enivrant, on se perd volontiers dans les rues de la ville avec cette impression de liberté. En comparaison à des salons comme Paris Manga ou encore Japan Expo, vous ne vous sentez aucunement cloisonné, vous êtes libre de pouvoir sortir comme bon vous semble pour vous restaurer sans prendre un coup de massue au niveau des tarifs. Qui a dit que c'était un vol à main armée ? Loin du braquage, donc, et de la chaleur, c'est assez vivifiant de traverser les rues et le changement est très appréciable par contre si vous n'aimez guère marcher et affronter dame nature, passez votre chemin. Je résumerai en écrivant que ce festival est une bulle d'air qui n'en manque pas.

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13.Déc
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Compte-rendu de la conférence « Le Jeu Vidéo, un nouvel Art ? »

J’ai assisté à une conférence sur l’épineux sujet du Jeu Vidéo en tant qu’Art, au Grand Palais en ce lundi 5 décembre 2011. Compte-rendu.

923-1323168338

Avec Guillaume Blanchot (directeur de l’audiovisuel et de la création numérique au CNC), David Cage (PDG et fondateur du studio français Quantic Dream), Erwan Cario(journaliste, rédacteur en chef d’Ecrans - Libération), Stéphane Vial (philosophe du design, professeur à l'École Boulle, auteur du Court traité du design - PUF, 2010).

Le lundi 5 décembre 2011, en marge de l’exposition « Game Story », se tenait l'une des conférences des Lundis du Grand Palais (le programme ici), concernant cette fois l'épineux sujet du Jeu Vidéo en tant qu’Art (Erwan Cario m’avouera qu’il n’a été au courant du thème du débat qu'après l’avoir accepté). Dans l’ensemble, la discussion fut toutefois très intéressante grâce aux différents intervenants. Les conclusions qui en sortent, si j’interprète bien les différents propos, sont que le Jeu Vidéo n’a pas besoin qu’on se prenne la tête à essayer de le justifier en tant qu’Art (sauf peut-être pour des questions d’aides financières) et que c’est avant tout une industrie culturelle créative, capable de transmettre des émotions de plus en plus subtiles. Mais où en est ce statut en France, alors qu'aux Etats-Unis le jeu vidéo est reconnu en tant qu'art depuis un certain temps ?

L’organisation des Lundis du Grand Palais est faite avec professionnalisme. Il suffit de s’inscrire en envoyant un mail à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. pour voir son nom inscrit sur la liste. La conférence a commencé à l’heure, la salle de la Nef était remplie d’une audience diverse et variée. J’étais en compagnie d’autres forumeurs de Silence, on Joue !, l’émission d’Erwan Cario avec Patrick Helio et Clément Apap, mais on voyait dans la salle des gens de tous âges ayant l’air de venir d’horizons différents. On sentait clairement que certaines personnes avaient plus d’accointance avec la philosophie viaStéphane Vial, tandis que d’autres étaient friands des explications sur les différents concepts de gameplay, level design et autres présentations des jeux mentionnés. Naturellement, il y avait une bonne partie de jeunes, visiblement gamers. Bref, j’ai assisté à une conférence hétéroclite. Et ça fait plaisir !

L’animateur de la session commence par évoquer l’évolution de la perception du Jeu Vidéo et des préjugés depuis les 15 dernières années, une sorte de passage d’une industrie à une culture. Pour David Cage, le Jeu Vidéo n’est pas forcément un Art. Le nom « auteur » fait parfois peur aux éditeurs, car il peut paraître dangereux à leurs yeux, difficile à maîtriser, peu gérable. C’est pour ça qu’il y a très peu de personnes se présentant comme "auteur" dans le milieu des jeux vidéo.

Pour Erwan Cario, la place du Jeu Vidéo est d’ores et déjà noble. Il cite, dans un élan de corporatisme effronté (Erwan, c’est une blague !), la couverture de Libération en 1997 avec Lara Croft, pour laquelle Olivier Séguret s’était battu (au passage, j’en profite pour rappeler que la dernière date de ce mois de novembre, pour les 25 ans de Zelda et aussi pour Game Story) et explique que, pour les personnes s’occupant de Jeu Vidéo et de culture numérique dans ce journal, ce n’est pas une sous-culture. Pour le moment, il se refuse à parler d’Art mais de culture, d’ailleurs. Il est le premier à citer quelques noms en commençant par Fumito Ueda (ICO, Shadow of the Colossus) et son travail très travaillé que ce soit au niveau de l’interactivité, de la narration, de la musique ou du visuel.

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En tant que journaliste, il peut témoigner du traitement dans la presse. Mais alors qu’à l’écrit il est de plus en plus pertinent, grâce à des articles plutôt fréquents dans Le Monde, Le Nouvel Observateur... le traitement à la télévision n’est pas le même. En effet, il n’y est mentionné que sous l’angle économique. On n'y parle de Jeu Vidéo que pour dire que c’est un bien culturel qui se vend beaucoup, mais il y a très peu de travail critique, du moins sur les grandes chaînes nationales. Selon moi, il oublie (volontairement, peut-être) de mentionner qu’il est également traité quand on le dit à la source de faits divers tragiques.

C’est au tour de Guillaume Blanchot de prendre la parole en tant, pour simplifier, que chef du département du soutien au Jeu Vidéo et à la création numérique au CNC. Et il démarre fort en posant une question délibérément provocatrice : « Le Jeu Vidéo est-il plus un art que le Cinéma ? ». Si au niveau personnel il le pense peut-être, la réponse officielle des institutions est que c’est un domaine à vocation créatrice, un art et une industrie culturelle. Il suffit de voir l’existence du Prix de la Création française du jeu vidéo (dont le 1er a été remis à Heavy Rain en 2010).

Stéphane Vial, quant à lui, indique clairement sa position externe. À part tuer quelques zombies le soir avec son fils, il est surtout intéressé par le Jeu Vidéo en tant qu’objet de la culture numérique, et ce n’est pas le centre de son métier. Il se demande dans quelle mesure le mot « design » est pertinent dans ce domaine. Pour lui, comme pour David Cage, le Jeu Vidéo est entré au Grand Palais, ce qui est déjà un signe de la reconnaissance de son statut au même niveau qu’une exposition d’un Bel Art. Il cherche à savoir si l'on peut identifier des traits caractéristiques rappelant les autres Arts dans le Jeu Vidéo (et c’est une question qui sera débattue plus tard).

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L’animateur de la session, le « chairman », fait maintenant un postulat : supposons que le Jeu Vidéo soit un Art. Dans ce cas, y a-t-il déjà des Chefs-d’œuvre ? Pour Erwan Cario, les jeux vidéo qui sont maintenant reconnus ou utilisés en tant qu’art n’ont pas été conçus pour être des œuvres d’art. Ils ont été perçus en tant qu’art a posteriori, notamment grâce au gameplay. Il pense notamment à Space Invaders, Pac-Manou Mario, car les non-joueurs connaissent aussi, il y a maintenant une culture générale commune pour les Jeux Vidéo. En faisant référence aux travaux de Duchamp ou Warhol, il mentionne d’ailleurs un « test ». Il suffit de placer du Space Invaders dans un musée et de demander aux gens si c’est de l’art.

David Cage n’est pas tout à fait d’accord. Ce n’est pas parce que c’est reconnu ou connu par un grand nombre de personnes que c’est de l’art, sinon les marques « Coca-Cola » ou autres seraient de l’art. Pour lui, l’Art passe par la transmission d’une émotion. Mais plus que cela, il cherche de l’émotion avec du sens. Dans son travail, il cherche à faire passer un message. Mais comment le dire ? Le Jeu Vidéo lui permet-il de le dire ? Dans le cadre de ce qu’a dit Erwan Cario sur Pac-Man, Space Invaders ou Mario, leur traitement en tant qu’art ou outil de l’art relève plutôt du « meme » que de l’émotion. Après la conférence, il me dira que c’est un souci constant dans ses jeux, que chaque scène (de Heavy Rain puisque c’est de ce jeu en particulier dont on parlait) a été pensée pour essayer de transmettre une émotion spécifique au joueur et, si possible, une émotion secondaire plutôt que primaire, puisque ces dernières sont déjà bien traitées dans un certain nombre de jeux. Il essaie de travailler sur le malaise, l’empathie pour un personnage ou un traitement plus mûr de l’amour.

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Stéphane Vial prend la parole pour reprendre la définition de l’Art, ou plutôt pour dire qu’actuellement, définir l’Art est beaucoup plus difficile que jusqu’au milieu du XIXe siècle. En effet, avant cette date, il y avait 6 Arts majeurs, les Beaux Arts. Mais depuis, différents genres faisant fi de cette classification sont apparus. Il cite les Impressionnistes, l’Art contemporain, l’Art abstrait... Aujourd’hui, plus personne ne sait ce qu’est l’Art. Pour lui, une œuvre d’art est un objet pensé et pensant, qui fait réfléchir. Une chaise est pensée, peut même procurer du plaisir si elle est confortable mais il est difficile de dire qu’elle nous fait réfléchir. L’Art est une manière d’interpréter le monde, où il y a effectivement du sens (en rapport à ce que disait David Cage). Une chose est certaine : le Jeu Vidéo est une industrie. Il en veut pour preuve ces chiffres : aux Etats-Unis, en 2011, plus de 140 millions de joueurs passent l’équivalent de 215 millions d’heures à jouer tous les jours. En France, les 24 millions de joueurs jouent 27 millions d’heures par jour. Et c’est une industrie créative. D’ailleurs, le Jeu Vidéo vit quand il est pratiqué et non pas contemplé (c’est aussi le credo de l’association MO5.com et c’est pourquoi les 80 bornes de Game Story sont jouables).

Mais un mot important a été lâché précédemment : le Gameplay. Pour David Cage, le gameplay est le fait d’interagir et de voir la réaction des actions du joueur dans le Jeu Vidéo. D’ailleurs, ces actions sont en général toutes prévues par le concepteur, sauf dans le cas d’un gameplay émergent. Il aime d’ailleurs mieux parler d’interactivité que de gameplay et il estime que, dans un film ou un livre, on est passif mais que le joueur de jeu vidéo participe, est actif car il peut (un peu) modifier le jeu. À ce moment-là, j’aurais voulu intervenir pour lui demander son avis sur les « livres dont vous êtes le héros », et notamment la limite entre jeu et jeu vidéo. Est-ce que ce type de livre est interactif ? De l’autre côté de cette limite, à quel point des jeux vidéo de jeux de cartes (solitaire, etc.) ou de jeux d’échecs ou de dames sont des jeux vidéo ?

Cependant, Erwan Cario, lui, aime le mot « gameplay », en tout cas bien plus qu’une des tentatives de traduction française qu’est le mot « jouabilité », terme bien trop réducteur à son goût puisque le gameplay a aussi trait à toutes les composantes formant un jeu vidéo (mécanismes, IA...). Guillaume Blanchot indique d’ailleurs que la traduction officielle de « Gameplay » est « mécanismes de jeu ». Mais pour Erwan Cario, la meilleure preuve vient par les exemples qu’on est capable de donner. Il cite alors Rez et Child of Eden, Braid, Flower, Electroplankton ou encore Sword & Sworcery (et je ne peux m’empêcher de faire référence à la liste que j’ai créée à ce sujet sur Senscritique). Le jeu indépendant est d’ailleurs un des axes majeurs de l’essor créatif de ces dernières années.

On aborde ensuite un aspect important dans la création de jeux vidéo, qui est l’auteur et son statut juridique. Guillaume Blanchot mentionne à ce sujet le rapport que M. Martin-Lalande doit remettre dans quelques semaines à ce sujet. En effet, actuellement, le code de la propriété intellectuelle ne parle pas de jeu vidéo et les tribunaux ont des réponses fluctuantes. Cependant, la cour de cassation a dernièrement délibéré en faveur d’une œuvre composite. Pour elle, le Jeu Vidéo est un logiciel autour duquel viennent se greffer différentes parties de domaine déjà connus du code de la propriété intellectuelle (musique, images, vidéo,…). Chaque partie obéit alors au code qui lui est propre. Pour la SACEM ou la SACD, le référent est l’œuvre audiovisuelle et les rétributions obéissent aux mêmes règles et fonctionnement. Mais pour les créateurs de Jeu Vidéo, ce dernier est spécifique. L’important ici est la présence d’auteurs : y a-t-il des individus marquant de leur empreinte les jeux plus qu’un autre concepteur ? Peut-on reconnaître spécifiquement la patte d’un créateur dans ses jeux ? Ceci ferait alors pencher la balance d’un côté ou de l’autre. En tout cas, Erwan Cario intervient pour mentionner le fait que même Shigeru Miyamoto précise qu'il n'a jamais dit que les Jeux Vidéo sont un art.

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Mais pour David Cage, le droit français classique n’est pas toujours pertinent ou pratique. L’auteur est protégé par les droits d’auteur en France. Cependant, le jeu vidéo est un milieu international et ces droits d’auteur peuvent compliquer les choses, notamment pour les anglo-saxons et leur copyright bien moins contraignant. Il devient trop risqué pour les éditeurs de collaborer avec des français et c’est pour cela que, selon lui, il n’existe plus aucun compositeur français dans les jeux vidéo. Si on parle du statut d’auteur dans le sens du droit français, alors il en est lui-même un puisqu’il écrit des scénarii, mais il est difficile de calquer les caractéristiques du droit du cinéma pour le Jeu Vidéo si on pense à la variation de l’importance du scénario dans un jeu vidéo (ex : quid du scénario dans un jeu de golf ?)

Stéphane Vial voit le fait de dire que le Jeu Vidéo est un Art à part entière comme un anoblissement. Mais pourquoi doit-on l’ériger en Art pour qu’il soit reconnu ? C’est pour qu’il ait un statut, des aides et des financements, non ? Il existe aussi des métiers du design qui sont définis. Un site web est-il de l’art ? Pourtant il existe de nombreux points communs entre un site web et un jeu vidéo ! Le sound designer qui fait des bruitages dans un jeu est-il un artiste ? Achèterait-on un CD avec ses bruitages ?

Pour Erwan Cario, le Jeu Vidéo n’est pas encore considéré comme une œuvre monolithique. Et si on doit le séparer en différentes composantes, on n’arrivera jamais à une véritable considération (je dirais qu’un jeu est évidemment plus que la somme de ses différentes composantes). Et il pose la question : « Peut-on être auteur de gameplay ? ». Le jeu Dark Souls, par les morts qu’il inflige au joueur, met ce dernier dans un état d’esprit particulier. Et Jonathan Blow, pratiquement seul auteur de Braid, a créé tout le gameplay de son jeu. Pour Stéphane Vial, cela serait même réducteur de faire du jeu vidéo simplement un Art. Le chairman cite alors Jacques Attali, dans une claire volonté d’interpeler voire de choquer : « Le Jeu Vidéo est l’avenir du Cinéma ».

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Enfin, Guillaume Blanchot conclut la séance en mettant en garde sur cette pente dangereuse (il pense notamment à l’altercation entre Eric Viennot et Mathieu Kassovitz concernant les relations Jeu Vidéo et Cinéma) et raconte une anecdote. Lors des réunions entre le CNC et la Commission Européenne pour le crédit du Crédit Impôts Jeu Vidéo, vers 2005, cette dernière a dit au CNC que, pour elle, certains jeux étaient culturels et d’autres non. Malgré les arguments du CNC, pour qui il faut traiter tous les jeux vidéo en tant que biens culturels, la Commission lui demande de travailler sur un système de sélection des jeux afin de déterminer quels sont ceux qui sont culturels et donc susceptibles d’obtenir une reconnaissance, ce qu’ils ont appelé la « culturalité » des jeux vidéo. Il y avait des critères objectifs sur la production, le budget... mais aussi d’autres plus subjectifs, comme la narration, qui menèrent à un débat entreles narratologues et les ludologues.

Pour continuer ce débat :

  • Podcasts de Gameblog : Le jeu vidéo est-il est un art ? / Narration et jeu vidéo (avec David Cage et Eric Viennot)
  • Article Le Monde : Le jeu vidéo n'est pas un art.
  • Slate.fr aussi s'est posé la question.
  • Et également Courrier International
  • Ou encore Owni
  • Petit article de Ecrans.fr
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Catégorie : Salons & Conventions
Athanor By Athanor
Athanor
22.Nov
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Korean Connection, les mini jupes y'en a aussi en Corée !

Samedi 4 Novembre dernier, avait lieu à Paris, la première soirée clubbing 100% coréene. Elle se déroulait au club "Le Privilège" (oui oui, là où Pascal Legitimus se produit le jour) et pour l'occasion, deux DJs coréens étaient venus en France : DJ The Soo et DJ Bottle. N'écoutant que notre courage Nes et moi, nous nous y sommes renduscontre vents et marées.

Korean Connection - 01

Aux alentours de minuit, armés de nos pass VIP, nous entrons dans l'antre de la débauche promise.

Première étape obligatoire : le vestiaire. Ensuite, fidèle au dogme des rince-pintes clubbers – “une soirée ça s'alcoolise” – nous avons commencé par picoler une lampée. On peut saluer l'initiative de faire goûter l'alcool coréen aux visiteurs, ainsi que celle de leur offrir du boeuf coréen en verrine c'était une super bonne idée.

Par contre le vin au soda, beurk, je veux bien être ouvert d'esprit mais quel sacrilège ! Sacrebleu !!!

La fine équipe

On s'est fait beaucoup d'amis comme vous pouvez le voir (ce jeu de mot est 100% mon idée et je l'assume haut et fort)

Un ami =)

Plus sérieusement, la soirée à mis un peu de temps à débuter, mais dans une ambiance fortement féminine qui va se plaindre ?

Girl powa ?

À partir d'une heure du matin, la salle s'est tout à coup remplie, probablement que la majorité des gens attendait l'arrivée aux platines des DJs coréens (ou alors ils faisaient une before chez Sebkun!! et ont trop galéré pour revenir sur Paris)

Ca se densifie

On a même réussi à avoir des guest stars dans la soirée. Ci-dessous et de dos Shaft :

Shaft

Et aussi l'égérie de Veet epilée sous les bras :

Avec Veet plus de problème

L'ambiance chauffe au Privilège:

Ambiance, ambiance

DJ The Soo en pleine réflexion:

DJ The Soo

Au final, il y avait une très bonne ambiance, une salle pleine, de la musique super originale. Bref pour une première, c'était carrément réussi.

Il reste un point négatif quand même à mentionner, les DJs coréens sont comme les cinéastes coréens, ils font traîner en longueur. C'était la première fois qu'en boîte un DJ laissait toutes les chansons en entier et en version uncut... Du coup, des fois on en arrivait à 5 ou 6 fois le refrain et ça c'était un peu trop pour le clubber occasionel que je suis.

Le second bémol c'est que j'avais coupé mon appareil photo quand Ness a flashé la foule, du coup si quelqu'un à cette photo merci de l'envoyer à Tofu il se l'imprimera sur sa taie d'oreiller =)

 Un grand merci aux organisateurs pour la soirée et à Charlotte pour les invits, et on remet ça anytime ^__^

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