Rencontres et Interviews
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À l'occasion de Japan Expo l'été dernier, les éditions Ki-oon avaient eu l'excellente idée d'inviter Jun Mochizuki, l'auteur de Pandora Hearts, leur nouvelle série qu'ils lançaient en grande pompe. Nous avons eu le privilège de faire partie des chanceux autorisés à la rencontrer pour lui poser des questions lors d'une conférence de presse. En voici la retranscription.
Unificationfrance : Actuellement, plus de 10 volumes de Pandora Hearts sont publiés au Japon. Combien comptez-vous en réaliser en tout et connaissez-vous déjà la fin du récit ?
Jun Mochizuki : Pour ce qui est de la longueur de la série, je pense qu’elle va se terminer à peu près vers le volume 20. Quand à la fin, je n’ai pas encore de scénario définitif mais j’ai tout de même une certaine idée de la direction à prendre.
Actuabd : Quelle a été votre inspiration par rapport à l’œuvre de Lewis Carroll, Alice au Pays des Merveilles ? Qu’en avez-vous retenu et comment avez-vous élaboré votre propre univers à partir de cela ?
Jun Mochizuki : Avant d’écrire Pandora Hearts, j’ai dessiné un one-shot du même nom, également dans un magazine de prépublication de Square Enix, mais au contenu différent. Lorsque j’ai écrit ce one-shot, je voulais absolument une trame de fond connue, auquel chacun puisse s’identifier rapidement. C’est pour cela que j’ai eu l’idée, pas de m’inspirer mais plutôt d’utiliser Alice au Pays des Merveilles comme trame de fond. A partir de là, j’ai creusé un peu le sujet et je me suis rendue compte que j’aimais beaucoup l’atmosphère de l’Angleterre victorienne. J’ai donc décidé pour cette version longue de Pandora Hearts de continuer à utiliser cette œuvre comme toile de fond.
Mangavore : Lors de vos séances de dédicaces, vous avez souhaité être isolée sous une tente. Peut-on savoir pourquoi ? Est-ce pour préserver le fait que vous êtes une auteur féminine de shônen ?
Jun Mochizuki : C’est juste que je suis une grande timide et que, lorsqu’il y a beaucoup de monde autour de moi, je stresse…
Mangavore : Il ne faut pas vous cacher, vous êtes une grande auteure.
Jun Mochizuki : Justement, j’ai peur que les gens se disent : « Hein, quoi, c’est cette gamine qui écrit Pandora Hearts ? » (rires)
Planète BD : Avez-vous le temps de lire des mangas ? Vers où vont vos préférences et quels sont ceux qui vous ont influencée ?
Jun Mochizuki : Je lis beaucoup de mangas, beaucoup plus même que lorsque j’étais étudiante. D’abord car je suis libérée des contraintes financières, je peux en acheter autant que je veux. Et puis, chaque fois que j’achète un manga, je me dis que je ne fais pas ça pour mon plaisir mais que c’est du travail (rires). J’ai toujours une justification. Pour les genres, je lis vraiment de tout : shônen, shôjo, seinen, je dévore tous les mangas qui sont publiés. En lisant les mangas écrits par les autres, je me dis parfois « ça, c’est une bonne idée », ou « ça, c’est à éviter... » mais je ne peux pas les nommer. Lorsque j’étais petite, j’étais abonnée au magazine de prépublication Shônen Jump et j’étais très fan de Dragon quest. Plus récemment, je suis devenue une très grande fan de Arakawa Hiromu, auteur de Fullmetal Alchemist, et c’est cela qui m’a motivée à envoyer mes planches à Square Enix.
Unificationfrance : Tout le monde connaît le rôle du tantô (NDR : responsable éditorial de l’auteur qui gère avec lui le développement de son histoire) dans l’élaboration d’un manga. Quelle importance a le votre dans votre histoire : est-ce un guide ou vous donne-t-il des indications dans le récit ?
Jun Mochizuki : Comment vous dire… Je suis un peu gênée car le tantô en question est justement derrière vous. Je dirais que c’est une grande gueule qui dit tout ce qu’il pense ! (rires) C’est lui qui m’a appelée pour me dire que j’avais gagné le concours organisé par Square Enix. J’étais tellement heureuse que je lui ai répondu que je venais le voir dès le lendemain. Et le lendemain, quand j’ai pu le voir, j’ai reçu une douche froide car il m’a dit « tu sais, tu ne sais pas dessiner les filles, elles ne sont pas mignonnes, et puis ton style est un peu vieillot, etc. ». Bref, c’était une grande douche froide ! Il sait manier le bâton et la carotte, mais il me donne très peu de carottes et beaucoup de coups de bâton ! (rires) Voilà les rapports que j’entretiens avec lui. C’est la première fois que je rencontre quelqu’un qui me tape autant sur les nerfs ! (rires)
Actuabd : Pour revenir à la trame inspirée par Lewis Carroll, il y a des controverses entre fans pour savoir si on peut faire une correspondance entre le personnage d’Alice chez Lewis Carroll et Oz dans Pandora Hearts, ou avec Alice elle-même, et puis également avec le Lapin blanc, les deux pouvant correspondre l’un à l’autre, et vice-versa. Quel est votre point de vue là-dessus ? Comment les choses se sont-elles structurées ? A quel personnage vous identifiez vous le plus ?
Jun Mochizuki : En fait, au Japon, je pense que finalement très peu de gens ont lu l’œuvre originale de Lewis Carroll. Evidemment, tout le monde a vu le film d’animation de Disney, mais très peu de gens connaissent l’œuvre originale. Il n’y a donc pas ce genre de controverse. Du coup, je suis très surprise que les fans français aient ce genre de discussion sur les correspondances entre les personnages. Comme je vous l’ai dit tout à l’heure, Alice au Pays des Merveilles n’est pour moi qu’une trame de fond : J’ai pris juste quelques éléments et je n’ai jamais eu l’intention de me placer par rapport à ce livre là. Je ne me prononcerai donc pas sur cette question. Je dirai simplement que les lecteurs sont libres de penser ce qu’ils veulent et que c’est très bien ainsi : S’ils veulent polémiquer sur ce genre de correspondance, j’en suis heureuse.
Mangavore : Malgré votre emploi du temps très chargé, avez-vous eu le temps de visiter la France, Paris ? Que pensez-vous des français ?
Jun Mochizuki : Justement, j’ai eu l’occasion de visiter le mont Saint Michel avant le début de Japan Expo. J’ai adoré, j’en étais émerveillée. Pour ce qui est de Paris, je n’ai hélàs pas eu l’occasion de visiter beaucoup et surtout, je n’ai pas pu faire de shopping alors c’est un peu dommage. Les hommes français, sont quand à eux exactement comme je le pensais, alors que j’imaginais les femmes françaises beaucoup plus minces. Les hommes ici sont des gentlemen. Par exemple, au Japon, quand on va au restaurant, vous pensez que les hommes tiennent la porte ? Et bien non, loin de là ! (rires) Les français sont vraiment des gentlemen : ils laissent toujours passer les femmes en premier, etc.
Planète BD : Vous disiez aimer et lire tous les genres de mangas. Envisagez-vous de dessiner vous même dans des genres très variés durant votre carrière ?
Jun Mochizuki : Oui, je pense que c’est nécessaire pour explorer mes possibilités techniques en tant que mangaka, et j’aimerais toucher à tous les genres. Mais si vous me demandez quel genre j’aime actuellement, c’est surtout la fantasy. Je ne vais par exemple pas me mettre à dessiner aujourd’hui une histoire qui se passe au Japon actuellement, à Tokyo, parce que c’est trop réaliste. Je ne suis pas prête à dessiner ce genre de chose. Pour le moment, je veux rester dans ce monde onirique, fantastique. Pour ce qui concerne les tranches d’âge du public visé, je n’ai pas d’a priori. J’aimerais dessiner des mangas qui correspondent à tous les âges, même si mon responsable éditorial a toujours une certaine idée du public visé, qu’il le dise ou non. De mon côté, je ne vise pas une tranche d’âge en particulier. Et pour ce qui concerne le public masculin ou féminin, j’aimerais toucher un public mixte.
si cette loi passe, je serai un peu embêtée avec Pandora Hearts.
Actuabd : Est-ce que le personnage d’Oz s’appelle comme cela à cause du magicien d’Oz et, si c’est le cas, dans quelle mesure cela a inspiré votre travail ?
Jun Mochizuki : Oui, je me suis inspirée du magicien d’Oz mais ça n’a rien à voir avec l’histoire. Lors de la conception de l’histoire de Pandora Hearts, le personnage d’Oz, qui s’appelait à l’époque Til, était un personnage secondaire qui était là pour accompagner Gilbert, qui était alors le personnage principal. Et puis mon responsable éditorial m’a dit d’inverser. J’ai donc décidé d’inverser - enfin, j’ai décidé… J’ai suivi son avis (rires). Et là, je me suis endu compte que Til était un nom mignon, mais qui n’avait pas d’impact. Je voulais absolument un nom à deux lettres, alors j’ai décidé de l’appeler Oz, car j’aime bien cette sonorité. Quand j’ai proposé à mon tantô d’ajouter aussi un personnage qui s’appelle Dorothée, il m’a dit que j’exagérais, et qu’il ne fallait pas sombrer dans la parodie (rires). Je me suis donc arrêtée à Oz.
Mangavore : Juste une dernière question : Que pensez vous de la loi japonaise sur la protection de la jeunesse qui n’est pas encore passée, mais qui pourrait être présentée au parlement (il s’agit d’une loi qui interdit toute représentation d’une partie nue du corps d’un enfant) ?
Jun Mochizuki : Evidemment, si cette loi passe, je serai un peu embêtée avec Pandora Hearts. Je comprends l’avis de ceux qui ont soutenu cette proposition de loi, mais je suis pour la liberté d’expression, donc d’un point de vue personnel, je suis contre.
Merci !
Merci aux éditions Ki-oon
© Jun Mochizuki / SQUARE ENIX CO., LTD.
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Dans le cadre de la sortie prochaine du magazine Total Manga, j'ai profité d'avoir pu consulter la revue avant sa sortie officielle le 29 septembre pour poser quelques questions à Jean-Marc Boyer, directeur éditorial et marketing de TM concernant son dernier bébé. L'occasion de revenir sur un projet audacieux dans un contexte économique franchement morose et où lancer un magazine gratuit dans un secteur ravagé, sans groupe de presse derrière soi, relève de l'audace pure.
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Ce dossier vous propose de (re)vivre la conférence Gantz qui s'est tenue à Japan Expo 11, en présence de l'éditeur du manga, du producteur du film live qui sortira en 2011 et d'une des actrices du film. En présence de l'éditeur manga de Gantz, Mr Atsushi Nakamura, de Sébastien Agogué, attaché de presse de Tonkam (l'éditeur français du manga) et d'un traducteur, la conférence s'est déroulée dans la partie COMIC'CON, dans la salle de conférence 1.
Lire la suite : Conférence GANTZ : Manga et Live Action Movie !
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Dans le cadre du lancement de Nolife Online, Mangavore s'est entretenu avec Sébastien Ruchet, le monsieur qui fait des messages bizarres à l'antenne. Au programme, explications, révélations, confirmations... Que du bonheur, quoi !
Bonjour Sébastien, peux-tu te présenter brièvement ?
Bonjour, je suis Sébastien Ruchet, le président de Nolife. Nolife est une chaîne sympathique qui parle des sujets qui nous tiennent à cœur, comme la musique et la culture japonaise, les jeux vidéo nouveaux comme rétros, l'informatique et tout plein d'autres choses encore. : )
Pas la peine de faire le point sur la situation, entrons dans le vif du sujet : Quels sont les nouveaux services que fournira le site de Nolife ?
Rappellons quand même que le problème de Nolife, c'est qu'elle n'est diffusée que sur l'ADSL. Et malgré nos efforts depuis plus de deux ans, nous n'arrivons pas à être repris sur le câble ou le satellite, alors que c'est ce qui nous manque pour pouvoir vivre de la publicité.
Face à cette impasse, nous avons ouvert un service d'abonnement sur notre site. Attention, la chaîne reste gratuite sur toutes les box ADSL, exactement comme avant. Mais un abonnement sur notre site permet d'avoir accès en ligne aux émissions de la chaîne (des plus anciennes aux plus récentes)... Et c'est ça qui va permettre à Nolife de pouvoir continuer à émettre gratuitement sur l'ADSL.
Impressionnant, quand peut-on espérer y accéder ?
On vient d'ouvrir hier après-midi ! ^^
la chaîne reste gratuite sur toutes les box ADSL, exactement comme avant
Quels sont les différents abonnements proposés ?
il existe deux abonnements : une formule à 3 euros par mois qui donne accès à tous les programmes de la chaîne sur les 12 derniers mois et la forule archive à 5 euros par mois qui permet à l'abonné d'accèder à l'intégralité des programmes disponibles depuis le lancement de NoLife. Enfin, il existe la formule Soutien qui permet de prendre un abonnement Archives en choisissant soi-même le montant de l'abonnement (à partir de 70 €) pour afficher ouvertement votre soutien à la chaîne
Quels sont les modes de paiement qui seront acceptés ?
On a essayé d'en proposer le plus possible : carte bancaire, paypal, mais aussi tous les services audiotels surtaxés.
Je précise que ces services surtaxés sont plus coûteux du fait des commissions des opérateurs, donc si vous avez le choix privilégiez plutôt la carte bancaire pour vous abonner : c'est le plus économique.
Quels ont été les principaux écueils avant de réussir à mettre cette solution en place ?
si vous avez le choix privilégiezla carte bancaire : c'est plus économique
Il faut voir qu'on travaille déjà très très dur à essayer de faire une belle chaîne de télé, et là il a fallu qu'on développe toute une infrastructure de paiement et de vidéo. C'était énorme, et ça nous a pris tout l'été. Mais ça marche. : )
Avec le nouveau site, on a vu un nouveau logo et une nouvelle charte graphique, la chaine sera-t-elle concernée par ce lifting ? Quel est le but derrière cette mise à jour ?
On avait bien envie d'un nouveau logo et on a harcelé pendant longtemps des designers, jusqu'à enfin trouver quelque chose qui nous plaise beaucoup. On l'utilise déjà pendant les festivals et sur le site, il sera bientôt là à l'antenne. : )
Au passage, quelques infos croustillantes sur la grille de la rentrée peut-être ?
Il est bien possible qu'on aille encore plus loin dans la présentation de la culture japonaise.
Je ne peux pas encore donner tous les détails, mais on dirait bien qu'une nouvelle émission tout droit venue du Japon vienne enrichir la grille dès la rentrée le 7 septembre.
Notre magazine 101% aussi va évoluer avec de nouvelles rubriques. Quand au magazine "Classé 18+", il va passer en bi-mensuel (NdR : 2 fois par mois). Et bien sûr, il y a aussi le projet top secret de la nouvelle émission de Davy, mais chut... ; )
Merci d'avoir répondu à nos questions et à bientôt
A très bientôt !
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Dans le cadre du Salon du Livre de Paris qui se tenait Porte de Versailles du 13 au 18 mars 2009, les éditions Kurokawa - la branche manga de Fleuve Noir - avaient invité Atsushi Ohkubo, l'auteur de Soul Eater pour lancer le titre en grandes pompes. À cette occasion, le jeune mangaka s'est bien volontiers plié au jeu des séances de dédicaces et d'interview. Mangavore.fr l'a rencontré pour parler de son parcours et de son oeuvre.
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